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 LA JOHANNIDE

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LA JOHANNIDE Empty
MessageSujet: LA JOHANNIDE   LA JOHANNIDE EmptyDim 4 Avr - 4:19

Pour lire la Johannide en entier : http://remacle.org/bloodwolf/historiens/corippe/table.htm


INTRODUCTION

La Johannide, poème composé en l'honneur de Jean, n'est pas un panégyrique, bien que l'intention de louer y soit manifeste; c'est un véritable poème épique, mais à la manière de la Pharsale : c'est-à-dire que le merveilleux s'y allie avec une large part de vérité historique, ou pour mieux dire la fiction est reléguée au second plan : la narration exacte des événements, la description fidèle des mœurs fait l'intérêt dominant du, poème. Le sujet est le soulèvement des indigènes de l'Afrique du nord auquel mit fin, vers 548 après J.-C, Jean Troglita, général de Justinien et plus tard gouverneur de la province.

Selon le procédé d'Homère ou plutôt de Virgile, dont l'influence fut si profonde sur la littérature qui suivit et principalement sur les écrivains de l'Afrique, le poème débute par l'exposé brusque des événements. Quant aux faits qui précédèrent l'arrivée de Jean en Afrique, ils nous sont racontés par un tribun militaire, vieux soldat d'Afrique, Cécilide, dont la longue narration occupe le livre III presque en entier et une bonne moitié du livre IV.

Voici les faits. Vers la fin de la domination vandale, les Berbères, sous le commandement d'Antalas, s'étaient soulevés et le roi vandale Hildéric, qui avait tenté de les soumettre, avait été vaincu et bientôt après déposé par ses sujets, A sa place on nomme Geilamir (Gélimer). Justinien, qui ne cherchait qu'une occasion d'intervenir dans les affaires de l'Afrique, refuse de reconnaître ce changement de dynastie, qu'il considère comme une atteinte portée aux droits de l'Empire, et envoie en Afrique une armée commandée par Bélisaire. En peu de temps la province tout entière (Tripolitaine, Tunisie et province de Constantine actuelles) est rendue à l'Empire. Sous l'administration de Solomon et de Germanus, successeurs de Bélisaire, pendant dix années entières, l'Afrique connut une merveilleuse prospérité dont Corippe nous a tracé une peinture enthousiaste. Iaudas, chef indigène de l'Aurès, puis le transfuge Stotzias, qui tentent un soulèvement, sont vaincus, l'un dans l'Aurès, l'autre à Membressa et plus tard près de Cellas et de Vatari.

Mais la tranquillité ne devait pas être durable en Afrique, bien que Solomon eût élevé de nouvelles forteresses, réparé les anciennes et réorganisé les forces militaires ; l'Empire avait sans cesse à craindre, de la part de peuplades belliqueuses et incomplètement soumises, une révolte que rendaient toujours dangereuse des embarras financiers et la nécessité de résister partout à la fois aux invasions barbares.

En 543, l'Afrique est désolée par une peste terrible dont la conséquence est d'affaiblir les contingents de l'armée d'occupation et de rendre confiance aux indigènes. A peine est-elle terminée, en effet, que les incursions des tribus du sud, les razzias, pour mieux dire, se multiplient. L'impunité enhardit les pillards et bientôt ils passent des attaques isolées et timides à un soulèvement général. Un fait peu important en lui-même, le meurtre d'un indigène qui avait osé porter la main sur le gouverneur de la Tripolitaine, Sergius, avait donné naissance à la révolte. Une rixe sanglante s'était produite et presque aussitôt les Laguantes, tribu de la Tripolitaine, et les indigènes de la Byzacène, à la voix d'Antalas, avaient pris les armes. Solomon se porte au-devant d'eux à la tête de ses troupes en ralliant à Theveste les Maures de Cusina, resté fidèle à l'Empire. Vainqueur au début de l'action, il est ensuite mis en déroute après une vigoureuse résistance et meurt dans la débâcle (bataille de Cilium).

Jean, fils de Sinnisole, prend alors le commandement, sans parvenir à rétablir la tranquillité en Afrique. Himérius, gouverneur d'Hadrumète, à qui il avait assigné rendez-vous à Menéphèse (en Byzacène), arrive trop tard et rencontre, au lieu de l'armée byzantine, celle d'Antalas et de Stotzias. Il s'enfuit presque sans combattre et livre par trahison Hadrumète aux révoltés. L'anarchie est alors à son comble. Les indigènes parcourent librement la province qu'ils mettent au pillage. Jean est vaincu une seconde fois près de Thacia (aujourd'hui Bordj-Messoudi, près du Kef). Les désordres intérieurs aggravent les maux de la guerre. Àriobinde, le nouveau préfet du prétoire, envoyé par Justinien à la place de Sergius, est déposé, puis mis à mort par Guntarith, chef numide révolté. Toutefois l'usurpateur ne jouit pas longtemps du pouvoir. Trente-six jours après la mort d'Ariobinde il succombe à son tour, dans un festin, sous les coups d'Artabane, un Arménien de son escorte, qui rend le pouvoir à Athanase, le successeur et le collègue d'Ariobinde. Artabane, en récompense de sa fidélité à l'Empire, reçoit le commandement de l'armée d'Afrique, mais il demande son rappel, et Jean Troglita lui succède. Avec le meurtre de Guntarith finit la narration de Cécilide et le récit reprend son cours régulier.

Jean Troglita s'était autrefois distingué dans la guerre contre les Perses. Il avait été, du reste, lieutenant de Bélisaire pendant l'expédition contre les Vandales. C'étaient autant de motifs pour qu'on lui confiât la direction des opérations militaires en Byzacène. Après une heureuse traversée, la flotte qui transporte l'armée relâche en Sicile au port de Caucane, de là aborde en Afrique à Caput Vada (Ras-Kapoudiah) et trois jours après se trouve en face de Carthage.

Avec une remarquable activité, Jean entre immédiatement en campagne, après s'être assuré l'appui de quelques grands chefs indigènes, Cusina et Ifisdaias. Au camp d'Antoine (Castra Antoniana) il reçoit une députation des Maures; il refuse de donner réponse à leurs orgueilleuses propositions et, gardant auprès de lui les ambassadeurs, il s'avance au-devant de l'ennemi. Il le rencontre au fond même de la Byzacène, au pied des montagnes qui forment à l'ouest la limite de cette province. L'armée indigène est nombreuse : elle est formée des tribus de la Byzacène commandées par Antalas, de celles de la Tripolitaine avec Ierna pour chef, des peuplades de la Numidie méridionale sous les ordres de Iauda. Le combat long et indécis se termine à l'avantage des Byzantins, qui rentrent en possession des étendards enlevés autrefois à Solomon.

Les conséquences de cette victoire furent moins considérables pourtant qu'on ne l'avait espéré. Jean était, en effet, depuis peu de temps de retour à Carthage où il avait célébré son triomphe avec éclat, lorsqu'il fut rappelé par une nouvelle révolte des Berbères. C'était encore du sud qu'était parti le mouvement d'insurrection; il s'était étendu à toutes les tribus du désert depuis les oasis de la Grande-Syrte jusqu'au Sahara algérien; le chef commun de toutes ces peuplades était Carcasan, roi des Ifuraces. La campagne qui s'ouvrait présentait plus de dangers que la précédente. L'armée de Jean était à peine remise de ses fatigues; c'était dans le sud que devaient avoir lieu les opérations, l'été était venu; enfin, les Byzantins n'avaient plus qu'un seul allié, Cusina.

A la nouvelle que l'armée byzantine s'avance vers le sud, les Berbères, qui approchaient de la Byzacène, se hâtent de rebrousser chemin. Jean songe à les poursuivre, mais une sédition l'oblige à s'arrêter et à gagner le littoral; aussitôt les barbares reviennent et atteignent son armée sur les bords d'un fleuve (selon Partsch, auprès de Mareth). Malgré l'avis de Jean, qui voulait se borner à garder les rives du cours d'eau, un engagement a lieu sans qu'on ait pu prendre des dispositions régulières; les Maures de Cusina cèdent presque dès le début de l'action, entraînant dans leur fuite l'armée presque tout entière. En vain, Jean, avec quelques troupes d'élite, cherche à rétablir le combat; il est contraint à fuir. Un de ses capitaines, qui porte le même nom que lui succombe dans la retraite. L'armée byzantine, découragée et ne pouvant trouver à subsister dans une région où le ravitaillement est difficile, remonte vers le nord en suivant le littoral et prend ses quartiers d'hiver en Zeugitane, à Laribus (Lorbeus), place forte située dans une région fertile et pourvue précédemment par Justinien de défenses solides. C'est là que Jean attend les secours qu'il avait demandés au préfet du prétoire Athanase et aux alliés maures.

Cusina et Ifisdaias, naguère en lutte et qui venaient de se réconcilier par son entremise, amènent avec eux, l'un cent mille, l'autre trente mille cavaliers et fantassins, chiffre sans doute exagéré, mais qui montre du moins l'importance de l'armée alliée par rapport aux troupes byzantines. Un chef de l'Aurès, Iaudas, s'était joint à eux. A la tête de ces forces imposantes, Jean, au commencement de l'été de 548, s'avance au-devant de l'ennemi qu'il trouve campé dans une plaine de la Byzacène, à Mammenses Campi.

L'un des deux chefs berbères, Carcasan, voulait que l'on combattit aussitôt les Romains. L'avis d'Antalas prévalut et les barbares, abandonnant leurs positions, se dirigent vers les parties méridionales de la Byzacène en longeant la mer. Ils espéraient fatiguer l'armée byzantine par des marches pénibles au milieu d'une région difficile, sous un soleil ardent. Jean les suit et, sachant par des prisonniers que les barbares se sont retirés à Vinci, il s'établit en face d'eux, dans une position solide, à proximité de la mer qui lui permet de se ravitailler aisément. Il attend que la famine tourmente l'armée ennemie et la contraigne à se rapprocher de la mer. Mais ses soldats murmurent, ils se plaignent des marches qu'on leur impose, ils craignent d'être frustrés du butin, principal profit de la victoire. Le général en chef échappe avec peine à leur fureur. Il parvient cependant à apaiser la sédition avec l'appui des auxiliaires maures, fait punir les coupables et, quittant le rivage de la mer, se remet à la poursuite de l'ennemi qui s'était retiré vers le sud.

Il le trouve établi au Camp de Caton (Castra Catonis); n'osant l'attaquer dans ses fortes positions, il campe dans la plaine et attend que les barbares se décident à combattre. Bientôt, il les voit quitter les hauteurs et se rapprocher des Romains. Le combat est inévitable. Il a lieu un dimanche. Au premier choc, l'aile où commandaient Cusina et Putzintulus, officiers de l'armée byzantine, est refoulée par l'ennemi. Jean, qui est victorieux à l'autre aile, voit le danger où se trouvent ses soldats, il court à leur aide, les dégage, repousse les barbares et les met en pleine déroute. Carcasan succombe dans sa fuite en cherchant à sauver le simulacre du dieu Gurzil, divinité des tribus du sud. Cette victoire assura pour un temps la domination byzantine en Afrique et rétablit la paix.

On voit par ce résumé quelle source abondante de renseignements, quel vif intérêt historique nous offre la Johannide. Sans doute, Corippe a prétendu faire œuvre de poète et nous ne devrons pas nous attendre à trouver chez lui une narration documentée et minutieuse des événements. Ainsi, il lui arrive souvent de négliger les détails topographiques, sa chronologie est peu nette, il fait rarement un dénombrement exact des forces en présence, la position des champs de bataille est souvent indiquée assez sommairement : il se contente de formules vagues et d'à-peu-près poétiques. Lorsqu'il s'agit de l'explication des événements, de l'indication des causes qui les ont préparés, il se borne à nous donner des raisons vagues, il ne voit partout que l'action de la fortune ; il dira avec des formules toutes faites :

Vinceret illa manus, ni tunc fortuna negasset

Successus irata suos.

Toutefois malgré ces défauts qui, répétons-le, tiennent en partie au caractère même de l'œuvre, les renseignements exacts abondent dans la Johannide, et la vérité historique y est grande. En rapprochant le récit de Cécilide de la narration de Procope, nous pourrons nous convaincre que nulle part Corippe n'a altéré gravement la vérité. Sauf dans quelques détails (par exemple lorsqu'il attribue à Jean un rôle au siège de Dara, lorsqu'il explique la défaite d'Himérius par un message perfide de Stotzias, celle de Solomon par la trahison de Guntarith, enfin lorsqu'il attribue à Athanase la part principale dans le meurtre de Guntarith, au détriment d'Artabane) partout le récit de Corippe concorde de tout point avec celui de Procope. Pour les événements qui suivent la mort de Guntarith, c'est-à-dire depuis l'arrivée de Jean en Afrique jusqu'à la défaite définitive des Maures, les renseignements donnés par Corippe ne font que confirmer ceux que nous trouvons soit dans Victor de Tununna, soit dans Procope lui-même.

A côté de la vérité dans l'exposition des faits, que nous doit l'historien, il y a une autre sorte de vérité également essentielle à toute œuvre historique, c'est celle qui réside dans la peinture des mœurs d'une époque. Ici encore, Corippe est d'une remarquable exactitude. Rien de plus instructif à cet égard que le passage où le poète nous fait connaître les premiers événements de la vie d'Antalas, les traits d'audace qui le signalent aux guerriers de sa tribu et qui lui donnent peu à peu une puissante autorité morale parmi les siens. Telle ou telle page de l'histoire des guerres d'Algérie éclaire d'un jour singulièrement vif les détails que Corippe nous donne sur le chef des Fraxines. Le costume même que portent les indigènes au temps de Corippe, leur façon de combattre, leur armement sont presque les même que ceux de certaines tribus du sud à l'époque actuelle. Enfin, que d'exactitude dans la description de certains phénomènes du climat africain, par exemple dans cette peinture si précise des effets physiques du sirocco au livre VIII (v.320 et suivants).

La valeur historique de la Johannide est donc considérable. Il ne saurait en être de même de sa valeur littéraire. Quelques critiques en font cas. Foggin considère Corippe comme un écrivain élégant; il lui reconnaît une incontestable supériorité sur ses contemporains; s'il ne peut être mis en parallèle avec les grands écrivains latins, en son genre, dit-il, et pour son siècle, il est certainement un écrivain de talent. Barth voit aussi dans la Johannide les derniers efforts de l'éloquence latine.

D'autres critiques, au contraire, en parlent avec un singulier dédain. Baillet, savant français du xviiie siècle, dans son Jugement des savants sur les principaux ouvrages des auteurs, s'exprime ainsi : « L'idée que les critiques nous donnent de cet homme est celle d'un grand flatteur et d'un petit poète; tout ce qu'on a dit de plus à son sujet se peut rapporter à quelqu'une de ces deux méchantes qualités. La première rend assez croyable tout ce qu'on a publié de sa légèreté, de sa vanité, de sa passion aveugle et de son indiscrétion dans la distribution des blâmes et des louanges; la seconde n'a pas besoin d'autres preuves que celles que nous en donnent ses méchants vers, sa dureté, son obscurité, sa prosodie vicieuse et sa mauvaise latinité. »

Ce jugement est injuste : Baillet semble n'avoir pas lu attentivement la Johannide. Flatteur, Corippe ne l'est que dans l’éloge de Justin. Quant à ses vers, ils ne sont ni aussi durs, ni aussi obscurs qu'il l'a dit. La vérité est que l'inspiration, le souffle lui font entièrement défaut, il y a plus chez lui d'habileté de métier que de véritable talent, plus de savoir-faire que d'originalité: l'étude consciencieuse et la connaissance des modèles tiennent lieu trop souvent des qualités originales.

Il s'inspire étroitement de Virgile pour la composition de son œuvre, mettant comme lui dans la bouche d'un de ses personnages le récit des événements antérieurs au sujet. Même absence d'indépendance dans la peinture des caractères. Son Jean Troglita n'est qu'une sorte de pius Aeneas, héros sage et religieux qui, comme le personnage de l'Enéide, ne sait que verser des larmes au moment du danger et invoquer l'appui de la Providence. Mais ce qui convenait au caractère d'Enée, fondateur d'une nouvelle patrie, dépositaire de la religion et du culte, déplaît dans le héros de la Johannide. Tout au plus Corippe semble-t-il avoir cherché à lui donner, comme trait nouveau, une mansuétude, une douceur qui ne se trouve pas chez Enée. A côté de lui apparaissent Récinaire, autre fidus Achates, et Pierre, le fils chéri de Jean, qui nous rappelle l'Ascagne de Virgile.

Sur toutes ces figures sont répandues une sorte de monotonie et comme une teinte uniforme. Ce sont des êtres qui ne vivent pas ou qui vivent peu. Il a manqué à Corippe ce don que possèdent les maîtres de créer des types originaux. Seuls quelques portraits de chefs indigènes, celui d'Antalas, par exemple, semblent échapper à la loi commune et sont tracés d'une main plus ferme, offrent des contours plus précis.

Dans le détail de l'œuvre, à côté de quelques comparaisons originales, que de détails empruntés à Virgile ! que de ressouvenirs de l'Enéide ! La Johannide nous fait quelquefois songer aux cahiers d'expressions des rhétoriciens d'antan.

Le style présente les mêmes défauts que l'œuvre entière : il a les qualités qui peuvent s'acquérir par la pratique et l'étude des modèles; il lui manque la sève, l'originalité. On y trouve une certaine aisance de la facilité banale, gâtée du reste quelquefois par la rhétorique, les énumérations et les descriptions toutes faites, la recherche de l'antithèse et le souci des fausses élégances. Mais nulle part une expression originale, un trait vigoureux et vif. L'œuvre tout entière se tient dans une honnête moyenne, c'est la création d'un consciencieux grammairien, d'un rhéteur habile, nourri dans l'étude de la pure littérature classique. Ajoutons, si l'on veut, que c'est un effort intéressant pour l'époque. C'est le seul éloge qu'il convienne d'en faire.
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