Vous êtes jeune, internaute et vous parlez plusieurs langues, la patrie a besoin de vous ! Selon des sources dignes de foi, les cellules dites « digitales » de la DST, pour l’intérieur, et de la DGED, pour l’extérieur, ont besoin de renforts. Objectif : contrecarrer les propos malveillants des internautes sur le régime ou sur le roi.
Votre mission est d’inonder le net de messages défendant corps et âmes le régime en introduisant, pour paraître crédible, un zeste de critiques et quelques nuances. Mais le but est bien de noyer dans le poisson toute idée de « contagion » de la révolte tunisienne.
Ce n’est pas une blague. L’hebdomadaire marocain « Al Ayyam », avait révélé il y a deux ans la création d’une cellule « digitale » chez les « Moukhabarates » marocains, mais depuis Wikileaks, les événements d’Agdim Izik et cette histoire de révolution du jasmin à nos portes font flipper certains.
Un fouineur, ingénieur de son état, a eu l’idée de se balader dans les commentaires en bon castillan, bon anglais et bon arabe de quelques journaux européens triés sur le volet. C’était durant la révélation des câbles Wikileaks. Il a choisi des commentaires signés avec des noms ou prénoms indiquant que leurs auteurs sont marocains. Et qu’est-ce qu’il découvrit ? Qu’une très bonne partie de ces commentaires défendant « Sidna » et le régime provenaient de pays où il n’existe quasiment pas de présence marocaine. Un gars qui parlait un excellent espagnol, par exemple, résidait, selon son IP, en Thaïlande.
« Il est fort probable qu’on a utilisé certaines méthodes de hacker pour subtiliser des IP étrangers pour qu’on ne sache pas que ces commentaires proviennent en réalité d’un unique lieu au Maroc », assure notre ingénieur facebookien, et « fouille-merde diraient certains patriotards, qui a mené cette étude avec l’assentiment de son patron académique et la « collaboration » de quelques journaux.
Notre ami a utilisé aussi certaines illégales méthodes de hacker, et pour cela il préfère rester dans l’anonymat pour continuer à rendre visite à ses parents au Maroc sans se faire emmerder à la frontière.
source: Ali Lmrabet
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