| | La négation | |
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Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: La négation Sam 5 Sep - 10:21 | |
| Voici une étude grammaticale sur la négation en Tamazight n Arrif : http://www.scribd.com/doc/14228788/Negation-tamazight
Voir aussi, cette étude plus générale sur Tamazight : http://www.inalco.fr/crb/pages_html/webdoc/negation.pdf
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| Sujet: Re: La négation Sam 5 Sep - 10:31 | |
| L'étude réalisée par Mena Lafkioui est assez complète mais il y a quelque inexactitude et des oublies. Donc, je vais essayer de les corriger au fur et à mesure. - A la page 52, au sujet de l'élément négatif d'origine arabe "ma", l'auteur avance un exemple : "ad mtgh ma-s inigh = que je meurs si je lui dis" Cette énoncé en Tamazight ne veut rien dire, si je devais traduire la phrase en français en Tamazight cela donnerait : "ad metgh mara nigh-s = que je meurs si je lui dis" - A la page 53, il y a aussi une erreur dans l'énoncé qui présente les variantes de "ca" : u yah' ci gha skwila Ce genre d'énoncé est grammaticalement faux, il est possible que certains Rifains le disent ainsi mais en Tamazight dans un énoncé verbale négatif on utilise un thème d'accompli négatif alors on dit : u yrih' ci ... Ce type d'énoncé revient régulièrement dans l'étude comme exemple et systématiquement il n'est pas mis au bon thème. Ensuite, concernant le deuxième allomorphe en combinaison avec "ur", on peut rajouter aussi : + "ur....ij(mas.) / ict(fém.) = ne.....personne (un/une)" ex : u(r) yssin ij = il ne connait personne Par ailleurs, on peut le combiner avec le morphème "ura d = même" qui se place avant "ij/ict" ex : u(r) yssin ura d ij = il ne connait même pas une personne + "ur....arh'med = ne.....absolument rien, " u(r) ycci arh'med = il n'a absolument rien mangé Concernant cet élément, il se pourrait que cela soit un élément lexical mais je ne connais pas sa signification. Il serait apriori utilisé que par les Ait Waryaghel et les Ibqoyen. + "ur....mani = ne....nulle part" ex : "u(r) trih'agh mani = je vais nulle part" + "ur....bu/bo = ne.....pas" ex : u(r) izri bu immas = il n'a pas vu sa mère La par contre je suis assez surpris que Mena Lafkioui n'est pas fait mention de cet élément majeur de la négation en Tamazight n Arrif, celui est utilisé par la totalité des Rifains et occupe une place importante dans l'énoncé verbale à la forme négatif. Au moins l'IRCAM en a tenu compte dans sa récente présentation de sa grammaire Amazigh normalisé. D'ailleurs celui ci est préférée à "ur....ca", pour définir cette nuance sémantique. "ur...ca" est plus tôt utilisé pour exprimer "ne....rien". De plus comme pour "ca", "bu/bo" sert de renforcement à la négation. Pour l'origine étymologique de ce morphème, il faut se tourner vers le Tamacheq. Dans le livre "Essai de grammaire de la langue tamacheq par A. Hanoteau", voila ce que dis l'auteur : Impossible = Boubou; négation, refus très énergique très employé par les Imouchagh Puis il rajoute ceci concernant "boubou" : Cette locution n'appartient pas à la langue Tamacheq, mais bien à celle du Haoussa. Elle est formée de la négation ba et du mot abou, chose; elle peut se traduire, en français, par il n'y a rien... Contrairement à ce qu'affirme A. Hanoteau, ce mot est bien d'origine Amazigh. D'ailleurs, Prasse dans son dictionnaire touareg-français (Niger) [p.2], émet le doute que cela soit d'origine Haoussa. Si on tient compte que "bu/bo" utilisé au Rif soit apparenté au "ba/bu" du Tamacheq, ce qui est évident, alors il serait pour le moins étrange que les Rifains est empruntés ce mot au Haoussa. Pour le "iba/ba" utilisait en Tamacheq, on pourrait le rapprocher du mot "bah' " utilisé au Rif dans le langage enfantin pour signifier "il n'y a rien", ou le "h' " serait un dérivé expressif. Il serait aussi possible que le "bu" utilisé comme morphème secondaire de négation et le "bu" utilisé comme préfixe pour exprimer une nuance péjoratif ou négatif ( bu xrun = morveux) soit lié. Ou "bu" aurait entre autre le sens de "chose" originalement, et c'est ainsi qu'il est utilisé comme morphème de négation comme "kra/ca" qui signifie aussi "chose" originalement. Et puis dans le cas du préfixe cela aurait aussi le sens de "chose," si on reprend l'exemple "bu xrun = chose morve > morveux" donc cela peut correspondre. Alors, le "bo" que l'on retrouve dans le Tamacheq pourrait venir de ce morphème de négation utilisée dans la négation discontinue qui chez les Tamacheq aurait disparu pour laisser place à une variante de "ur". Donc, primitivement Tamazight avait bien un morphème secondaire de négation qui avait pour fonction le renforcement de la négation. + "u(r)...qa3 ou qa3 u(r)..... = du tout" Cet élément se rattache à la classe grammaticale des adverbes et à le même comportement grammaticale que la modalité "pas encore". + "u(r) yqqim (ca) + énoncé verbale à l'inaccompli = ne....plus (actuellement/maintenant)" ex: "u(r) yqqim (ca) itet = il ne mange plus" Ce genre d'énoncé suppose que l'action était réalisée dans le passé mais que actuellement il ne le fait plus. - A la page 54, pour la modalité négative "ne...que (=seulement)", l'auteur s'est trompé en écrivant que celui ci se transcris en Tamazight "u(r)....3a". La bonne transcription est " gha", du fait de la vocalisation du "r" en Tamazight du Rif, ce morphème s'écrit plutôt "ghar" et est d'origine arabe. | |
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Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Sam 5 Sep - 10:39 | |
| La suite :- A la page 55, d'abord pour la thématisation de l'élément adverbiale "3ammars" on peut il est vrai insérer l'élément "ma" mais aussi le morphème "ur". Si on reprend, l'exemple donné on aura : 3ammars u(r) yrih' gha-s = jamais, il n'est allé chez lui Pour en revenir plus généralement à la modalité négative "ne....jamais", il y a une autre façons d'exprimer cet nuance sémantique, c'est "usa (ur sar à cause de la vocalisation du "r"). Cette modalité négative n'est pas propre au Rif, on l'a retrouve dans d'autre région Amazigh, et elle est employé grammaticalement de la même façons que dans ces régions. C'est à dire que cette négation est utilisée dans une situation futur : ex : u(r) sa(r) tkkegh = je ne passerais jamais par là. A noter, le thème verbale utilisé est systématiquement l'inaccompli. Par contre, dans un procès passé on utilise le morphème "3ammars" alors que dans d'autre région, ils utilisent la modalité "ur jjin". - A la page 58, concernant la formule de serment et le fonctionnel "ma", celui n'est obligatoire que si on utilise l'invocation sacrée "Wallah". Dans tous les autres cas on peut utiliser le morphème "ur". Alors pour l'exemple (c.), qui est juste par ailleurs mais on peut le dire d'une façons grammaticalement plus Amazigh : zudjegh u(r) trah'agh gha-s Donc à la différence de l'exemple donné par Mena Lafkioui, le thème verbaux utilisé ici est "ur inaccompli". Comme en Tamacheq, au Rif pour exprimer la négation d'un énoncé qui exprime le futur alors on utilise "ur le thème de l'innacompli" ex : ad yecc = il mangera ur ytet = il ne mangera pas ytet = il mange Concernant le fonctionnel arabe "ma" contrairement à ce qu'avance l'auteur celui ci peut être remplacé par "ur" sans lui associer l'adverbe "ghar" (et non 3a): h'aq arBi, ma nnigh min idjan = par dieu, je n'ai pas dit ce qui était vrai h'aq arBi, u(r) nnigh min idjan = par dieu, je n'ai pas dit ce qui était vrai Par contre si on change l'énoncé de la phrase comme dans son l'exemple pour insérer la négation discontinue "ne...que", alors on ne peut utiliser le fonctionnel "ma", seulement "ur...gha(r)". Je vais reprendre la suite de mes notes sur le travail de Mena Lafkioui là ou je l'avais laissé hier. - A la page 60, il y a 2 énoncés qui sont mal conjugués : u(r) txZa(r)nt ca ! > u(r) txza(r) m ca q-ad tmnghnt ! > q-ad tmnghm ! Puis, concernant la particule de renforcement de l'interdiction certes elle a cette fonction mais surtout elle sert à prévenir d'un danger, pour paraphraser le sens que cela donne, on aurait : attention ne fais pas ça sinon ... Par ailleurs contrairement à ce qu'elle affirme, cette composition syntaxique peut être conjugué à toute les personnes : q-a(d) tecced ibbawen = (fais gaffe) Ne mange pas des fèves q-ad yecc ibbawen = (fais gaffe) qu'il ne mange pas des fèves Il est probable que cette particule soit dérivé de l'interjection "gha(r)-k, gha(r)-m,..." qui sert à prévenir d'un danger, "gha(r)-k = fais gaffe, attention" - A la page 61, lorsque on emploie un énoncé négatif avec l'emploie d'un complément direct ou indirect, on utilise plutôt cette forme forme "u(r)-d" : ex : u(r)-d-as tuwci = elle ne lui a pas donné u(r)-d-asen tuwci = elle ne leur a pas donné Il est possible que certains Rifains ne prononcent pas le "d" comme dans "zdat > zat = devant" mais la bonne forme est "ur-d". - A la page 62, à propos de la modalité négative "urid/ulid", je n'ai personnellement jamais entendu cette négation. Je sais que dans la littérature sur Tamazight n Arrif, ils en font mention mais en tous cas au Rif central ce mot n'est pas usité. Par contre, je sais que chez les Ait Iznassen ils l'utilisent alors peut être aussi les Iker3iyen. Je ne connais qu'une sorte d'énoncés ou on utilise ce genre de modalité négative, mais elle fait partie de la modalité verbale. A la troisième personne au féminin du pluriel ou du singulier, on utilise la particule "dh" : d dja = elle existe (y-dja = il existe) u(r)-d dji = elle n'existe plus d cca = elle a mangé u(r)-d cci = elle n'a pas mangé C'est peut être pour cette raison que "urid/ulid" n'existe pas dans le Rif centrale pour ne pas qu'il y est de confusion, car les consonnes "d" et "t" deviennent une spirante "dh" Il y a un autre synthème que l'auteur n'a pas relevé, pour marquer la négation nominale, c'est : "u-tci". Celui s'emploie de la même manière que "u-dji". Je pense que "u-tci" est à rapprocher de "maci" utilisée dans la darija et dans certaine régions Amazigh. "u-tci" est certainement la combinaison de "ur" et "ci" comme pour "maci" qui est la combinaison de "ma" et "ci". On a probablement avec la forme "u-tci" le terme primitive Amazigh qui a été arabisée, ou on a remplacé "ur" par le fonctionnel "ma" d'origine arabe. - A la page 65, là encore au sujet du fonctionnel "ma" celui peut être remplacé par "udji" ou "utci" et peut être aussi par "urid". Dans tous les cas ce fonctionnel "ma" qui reviendra plusieurs fois dans l'étude, celui ci peut être remplacé par "ur" ou "udji". En ce qui concerne, la négation de la phrase nominale à locatif nominal, la modalité "ur....bu" peut être aussi utilisée. - A la page 66, avoir dans un énoncé un syntagme affirmatif composé d'un locatif et d'un pronom autonome, à sa forme négatif il est nul besoin d'avoir le prédicatif "aqa". Pour la bonne raison que l'énoncé que donne Mena Lafkioui ont des sens différent : da netta = il y a lui u(r) da bu netta = il n'y a pas lui aqa-t da = il est ici u(r) aqa-t ca da = il n'est pas ici Donc il y a d'une part une erreur sur la signification des énoncés et d'autre part, elle a mis "ca" après "da" alors que dans les énoncés précédent avec le prédicat "aqa", elle le met dans le bon ordre donc c'est peut être une erreur de frappe. "Aqa" se dit dans d'autre régions Amazigh "aqla/aqli" Par contre, elle souligne avec justesse l'utilisation de l'énoncé existentiel et sa forme négatif. Ce genre d'énoncé semble n'être pas connu dans les autres régions Amazigh ou en désuétude (kabylie), toujours est il que dans la grammaire Amazigh normalisé de l'IRCAM, ils n'en font pas mention. Par ailleurs, cet énoncé existentiel peut être combiné avec un adverbe de comparaison (am, act,...), j'avais déjà fait allusion de ce type d'énoncé concernant un passage tiré du livre sacré des barghwata : Données sur la langue Amazigh à travers les textes anciens. Si comme je le pense ma remarque est juste alors c'est certainement un énoncé originel de Tamazight. - A la page 70, il manque pour la coordination en négation le marqueur "ura d" : ex : u(r) sinegh baba-s ura d ima-s = je ne connais ni son père ni sa mère (je ne le connais ni d'Adam ni de Ève) - Une parti qui n'a pas été traité par Mena Lafkioui, concernant la négation nominale, c'est lorsque que dans l'énoncé négatif on ne retrouve aucun morphème de négation (ur, ca, udji...). Il n'y a qu'un exemple de ce genre, et c'est avec l'expression "ura d ij = aucun" : ex : "ura d ij yusi-d = personne n'est venu" - Une autre parti qui n'a pas été traité peut être que cela ne faisait pas parti de sa recherche, sont les verbes qui ont des sens négatif, donc il n'y a pas besoin de modalité négative. Ces verbes sont "agi = refuser, ne pas vouloir" et "gwama = ne pas être capable, ne pas pouvoir". ex : "gwamegh ad tsegh = je n'arrive pas à dormir"
Dernière édition par Admin le Sam 31 Oct - 9:45, édité 1 fois | |
| | | Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Sam 5 Sep - 10:52 | |
| - Admin a écrit:
+ "ur....bu/bo = ne.....pas"
ex : u(r) izri bu immas = il n'a pas vu sa mère
La par contre je suis assez surpris que Mena Lafkioui n'est pas fait mention de cet élément majeur de la négation en Tamazight n Arrif, celui est utilisé par la totalité des Rifains et occupe une place importante dans l'énoncé verbale à la forme négatif. Au moins l'IRCAM en a tenu compte dans sa récente présentation de sa grammaire Amazigh normalisé.
D'ailleurs celui ci est préférée à "ur....ca", pour définir cette nuance sémantique. "ur...ca" est plus tôt utilisé pour exprimer "ne....rien". De plus comme pour "ca", "bu/bo" sert de renforcement à la négation.
Pour l'origine étymologique de ce morphème, il faut se tourner vers le Tamacheq. Dans le livre "Essai de grammaire de la langue tamacheq par A. Hanoteau", voila ce que dis l'auteur :
Impossible = Boubou; négation, refus très énergique très employé par les Imouchagh
Puis il rajoute ceci concernant "boubou" :
Cette locution n'appartient pas à la langue Tamacheq, mais bien à celle du Haoussa. Elle est formée de la négation ba et du mot abou, chose; elle peut se traduire, en français, par il n'y a rien...
Contrairement à ce qu'affirme A. Hanoteau, ce mot est bien d'origine Amazigh. D'ailleurs, Prasse dans son dictionnaire touareg-français (Niger) [p.2], émet le doute que cela soit d'origine Haoussa. Si on tient compte que "bu/bo" utilisé au Rif soit apparenté au "ba/bu" du Tamacheq, ce qui est évident, alors il serait pour le moins étrange que les Rifains est empruntés ce mot au Haoussa.
Pour le "iba/ba" utilisait en Tamacheq, on pourrait le rapprocher du mot "bah' " utilisé au Rif dans le langage enfantin pour signifier "il n'y a rien", ou le "h' " serait un dérivé expressif.
Il serait aussi possible que le "bu" utilisé comme morphème secondaire de négation et le "bu" utilisé comme préfixe pour exprimer une nuance péjoratif ou négatif (bu xrun = morveux) soit lié. Ou "bu" aurait entre autre le sens de "chose" originalement, et c'est ainsi qu'il est utilisé comme morphème de négation comme "kra/ca" qui signifie aussi "chose" originalement. Et puis dans le cas du préfixe cela aurait aussi le sens de "chose," si on reprend l'exemple "bu xrun = chose morve > morveux" donc cela peut correspondre.
Alors, le "bo" que l'on retrouve dans le Tamacheq pourrait venir de ce morphème de négation utilisée dans la négation discontinue qui chez les Tamacheq aurait disparu pour laisser place à une variante de "ur". Donc, primitivement Tamazight avait bien un morphème secondaire de négation qui avait pour fonction le renforcement de la négation. Pour en revenir à ce morphème "bu", celui ci faisait bien parti du proto-amazigh puisque on retrouve ce morphème utilisait dans d'autre langue afro-asiatique : - égyptien : bw = morphème de négation comme "ur" - couchitique : ba- = ne pas avoir - tchadique : ba = morphème de négation - omotique :ba = non source : http://books.google.fr/books?id=cN9yUe3AgQIC&pg=PA80 | |
| | | Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Sam 5 Sep - 10:55 | |
| - admin a écrit:
- Il y a un autre synthème que l'auteur n'a pas relevé, pour marquer la négation nominale, c'est : "u-tci". Celui s'emploie de la même manière que "u-dji".
Je pense que "u-tci" est à rapprocher de "maci" utilisée dans la darija et dans certaine régions Amazigh. "u-tci" est certainement la combinaison de "ur" et "ci" comme pour "maci" qui est la combinaison de "ma" et "ci". On a probablement avec la forme "u-tci" le terme primitive Amazigh qui a été arabisée, ou on a remplacé "ur" par le fonctionnel "ma" d'origine arabe. Cette particule de négation "u tt ci" (le tt est géminé) existe aussi chez les Imazighen de Figuig, ou il a une forme quasi identique "u t cay" : http://books.google.fr/books?id=ZHi3MZgDI0UC&lpg=PP1&pg=PA299#v=onepage&q=cay&f=false Cette particule de négation est aussi à rapprocher de forme de négation utilisée dans les Awres et chez les Ghadames : http://books.google.fr/books?id=BDilKQmUqQsC&lpg=PA151&pg=PA272#v=onepage&q=n%C3%A9gation&f=false Je pense que la forme de négation "urd" utilisée en Tachelhit ou "urid" au Rif doit être aussi rapproché de "u tt ci", probablement que ce synthème de négation était discontinue primitivement " u(r) tt(/d) .... ci" comme dans les Awres puis il y a eu attraction du 2ème morphème de négation vers le 1er morphème de négation pour former ce synthème "utci". Ou alors on peut avancer l'inverse, "u tt ci" est un synthème, c'est à dire que "c'est un énoncé minimal formé de plusieurs monèmes et pouvant être analysé en deux ou plusieurs unités de sens", par ailleurs on sait que "ci/ca/c/kra..." s'emploie comme 2ème morphème de négation dans des énoncés verbale mais aussi nominale juste après le verbe, ainsi comme l'a constatée Mena Lafkaoui pour les prédicats prépositionnels (p.67) (voir le document au début du sujet) il y a une symétrie structurale entre la négation et l'affirmation alors "u tt ci" peut être analysée comme la négation de la particule prédicatif "d". Par conséquent il y a une cohérence grammatical à retrouver le 2ème morphème "ci" après le prédicat "tt(/d)" cependant il est devenu un synthème dès lors par définition il s'emploie comme un monème, ainsi pour un énoncé nominal comme "d nec = c'est moi" sa forme négative sera "u tt ci d nec". Tandis que pour les Awres, ils ont fait un synthème à partir de "u(r) d" mais comme "c" est facultatif celui ne s'est pas combiné à ce synthème et lorsqu'ils ont généralisé l'emploi de ce synthème au énoncés verbale alors le 2ème morphème a repris sa fonction dans la négation discontinue. On retrouve la même chose pour le synthème "udji" ou il y a aussi ce phénomène d'attraction lorsqu'on rajoute le 2ème morphème de négation "ci" ou "bu", ce dernier devient satellite de "udji" mais l'emploi de "ci" ou "bu" est facultatif contrairement à "u tt ci" ou on ne peux utiliser "u tt" uniquement comme on ne peut pas aussi dire "u tt bu" ou "u tt ci bu", donc diachroniquement il est probable que "u tt ci" devait avoir la même construction syntaxique que "udji", exemple : udji ci ammen = ce n'est pas comme ça udji ammen = ce n'est pas comme ça utci ammen = ce n'est pas comme ça Donc comme on l'a vue ce synthème trouve des correspondances dans d'autre parler Amazigh et donc n'est pas une innovation locale. | |
| | | Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Sam 31 Oct - 10:15 | |
| - Admin a écrit:
- - A la page 62, à propos de la modalité négative "urid/ulid", je n'ai personnellement jamais entendu cette négation. Je sais que dans la littérature sur Tamazight n Arrif, ils en font mention mais en tous cas au Rif central ce mot n'est pas usité. Par contre, je sais que chez les Ait Iznassen ils l'utilisent alors peut être aussi les Iker3iyen.
Je ne connais qu'une sorte d'énoncés ou on utilise ce genre de modalité négative, mais elle fait partie de la modalité verbale. A la troisième personne au féminin du pluriel ou du singulier, on utilise la particule "dh" :
d dja = elle existe (y-dja = il existe) u(r)-d dji = elle n'existe plus
d cca = elle a mangé u(r)-d cci = elle n'a pas mangé
C'est peut être pour cette raison que "urid/ulid" n'existe pas dans le Rif centrale pour ne pas qu'il y est de confusion, car les consonnes "d" et "t" deviennent une spirante "dh" Contrairement à ce que j'avais affirmé, le morphème "urid" est bien connu chez les Ait Warayghel, mais il est prononcé un peu différemment, on dit "rid". Mais ce morphème "rid" est tombé en désuétude et on utilise couramment "udji" et "utci". A l'origine ce mot se dit "lid" puisque au Rif le "L" devient "R", donc cela signifie que ce morphème n'est pas la forme négatif du prédicatif "d" (ur-d). Par conséquent, il est plus probable que cela soit issue de la combinaison de la particule de négation arabe "la" plus le prédicatif "d" qui aurait donné après changement de la voyelle "la-d >> li-d". | |
| | | Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Dim 29 Nov - 3:34 | |
| - Admin a écrit:
- Admin a écrit:
- - A la page 62, à propos de la modalité négative "urid/ulid", je n'ai personnellement jamais entendu cette négation. Je sais que dans la littérature sur Tamazight n Arrif, ils en font mention mais en tous cas au Rif central ce mot n'est pas usité. Par contre, je sais que chez les Ait Iznassen ils l'utilisent alors peut être aussi les Iker3iyen.
Je ne connais qu'une sorte d'énoncés ou on utilise ce genre de modalité négative, mais elle fait partie de la modalité verbale. A la troisième personne au féminin du pluriel ou du singulier, on utilise la particule "dh" :
d dja = elle existe (y-dja = il existe) u(r)-d dji = elle n'existe plus
d cca = elle a mangé u(r)-d cci = elle n'a pas mangé
C'est peut être pour cette raison que "urid/ulid" n'existe pas dans le Rif centrale pour ne pas qu'il y est de confusion, car les consonnes "d" et "t" deviennent une spirante "dh" Contrairement à ce que j'avais affirmé, le morphème "urid" est bien connu chez les Ait Warayghel, mais il est prononcé un peu différemment, on dit "rid". Mais ce morphème "rid" est tombé en désuétude et on utilise couramment "udji" et "utci".
A l'origine ce mot se dit "lid" puisque au Rif le "L" devient "R", donc cela signifie que ce morphème n'est pas la forme négatif du prédicatif "d" (ur-d). Par conséquent, il est plus probable que cela soit issue de la combinaison de la particule de négation arabe "la" plus le prédicatif "d" qui aurait donné après changement de la voyelle "la-d >> li-d". Vraisemblablement cette particule est bien d'origine Amazigh, puisqu'on l'a retrouve utilisé dans des manuscrits du moyen age. Dans ce livre "A. BOSSOUTROT, "Vocabulaire berbère ancien (Dialecte du djebel Nefoussa)", La Revue Tunisienne 1900, pp. 489-507". Il explique que le terme "lid" est l'équivalent de "laysa" en arabe, donc il a le sens de "n'est pas" comme en Tamazight du Rif. Encore une fois cela démontre que le parler du Rif est conservateur. Par ailleurs on trouve dans ce même livre un autre terme pour exprimer la négation, c'est "min" il est l'équivalent de "non" en français et "la" en arabe. | |
| | | Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Ven 30 Avr - 14:55 | |
| - Admin a écrit:
- Admin a écrit:
- Admin a écrit:
- - A la page 62, à propos de la modalité négative "urid/ulid", je n'ai personnellement jamais entendu cette négation. Je sais que dans la littérature sur Tamazight n Arrif, ils en font mention mais en tous cas au Rif central ce mot n'est pas usité. Par contre, je sais que chez les Ait Iznassen ils l'utilisent alors peut être aussi les Iker3iyen.
Je ne connais qu'une sorte d'énoncés ou on utilise ce genre de modalité négative, mais elle fait partie de la modalité verbale. A la troisième personne au féminin du pluriel ou du singulier, on utilise la particule "dh" :
d dja = elle existe (y-dja = il existe) u(r)-d dji = elle n'existe plus
d cca = elle a mangé u(r)-d cci = elle n'a pas mangé
C'est peut être pour cette raison que "urid/ulid" n'existe pas dans le Rif centrale pour ne pas qu'il y est de confusion, car les consonnes "d" et "t" deviennent une spirante "dh" Contrairement à ce que j'avais affirmé, le morphème "urid" est bien connu chez les Ait Warayghel, mais il est prononcé un peu différemment, on dit "rid". Mais ce morphème "rid" est tombé en désuétude et on utilise couramment "udji" et "utci".
A l'origine ce mot se dit "lid" puisque au Rif le "L" devient "R", donc cela signifie que ce morphème n'est pas la forme négatif du prédicatif "d" (ur-d). Par conséquent, il est plus probable que cela soit issue de la combinaison de la particule de négation arabe "la" plus le prédicatif "d" qui aurait donné après changement de la voyelle "la-d >> li-d". Vraisemblablement cette particule est bien d'origine Amazigh, puisqu'on l'a retrouve utilisé dans des manuscrits du moyen age.
Dans ce livre "A. BOSSOUTROT, "Vocabulaire berbère ancien (Dialecte du djebel Nefoussa)", La Revue Tunisienne 1900, pp. 489-507". Il explique que le terme "lid" est l'équivalent de "laysa" en arabe, donc il a le sens de "n'est pas" comme en Tamazight du Rif. Encore une fois cela démontre que le parler du Rif est conservateur.
Par ailleurs on trouve dans ce même livre un autre terme pour exprimer la négation, c'est "min" il est l'équivalent de "non" en français et "la" en arabe. Toujours à propos de ce morphème négative, on utilise pour exprimer la coordination négatif (voir p.70) le morphème "li", exemple : "u dag-s li zin li ra3qr = elle n'est ni belle ni intelligente". Ce morphème "li" est à rapprocher de "lid", ainsi cela permet d'analyser "lid" comme un mot composé de "li" et du prédicat "d". D'autre part on retrouve la particule "li" dans un autre mot composé "xali" qui est le synonyme "ula". Ce morphème est aussi utilisé dans des énoncés négatives, exemple : "u yicci xali d aghrum = il n'a pas mangé ne serait ce que du pain". | |
| | | Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Sam 24 Juil - 3:02 | |
| - Admin a écrit:
- Admin a écrit:
- Admin a écrit:
- Admin a écrit:
- - A la page 62, à propos de la modalité négative "urid/ulid", je n'ai personnellement jamais entendu cette négation. Je sais que dans la littérature sur Tamazight n Arrif, ils en font mention mais en tous cas au Rif central ce mot n'est pas usité. Par contre, je sais que chez les Ait Iznassen ils l'utilisent alors peut être aussi les Iker3iyen.
Je ne connais qu'une sorte d'énoncés ou on utilise ce genre de modalité négative, mais elle fait partie de la modalité verbale. A la troisième personne au féminin du pluriel ou du singulier, on utilise la particule "dh" :
d dja = elle existe (y-dja = il existe) u(r)-d dji = elle n'existe plus
d cca = elle a mangé u(r)-d cci = elle n'a pas mangé
C'est peut être pour cette raison que "urid/ulid" n'existe pas dans le Rif centrale pour ne pas qu'il y est de confusion, car les consonnes "d" et "t" deviennent une spirante "dh" Contrairement à ce que j'avais affirmé, le morphème "urid" est bien connu chez les Ait Warayghel, mais il est prononcé un peu différemment, on dit "rid". Mais ce morphème "rid" est tombé en désuétude et on utilise couramment "udji" et "utci".
A l'origine ce mot se dit "lid" puisque au Rif le "L" devient "R", donc cela signifie que ce morphème n'est pas la forme négatif du prédicatif "d" (ur-d). Par conséquent, il est plus probable que cela soit issue de la combinaison de la particule de négation arabe "la" plus le prédicatif "d" qui aurait donné après changement de la voyelle "la-d >> li-d". Vraisemblablement cette particule est bien d'origine Amazigh, puisqu'on l'a retrouve utilisé dans des manuscrits du moyen age.
Dans ce livre "A. BOSSOUTROT, "Vocabulaire berbère ancien (Dialecte du djebel Nefoussa)", La Revue Tunisienne 1900, pp. 489-507". Il explique que le terme "lid" est l'équivalent de "laysa" en arabe, donc il a le sens de "n'est pas" comme en Tamazight du Rif. Encore une fois cela démontre que le parler du Rif est conservateur.
Par ailleurs on trouve dans ce même livre un autre terme pour exprimer la négation, c'est "min" il est l'équivalent de "non" en français et "la" en arabe. Toujours à propos de ce morphème négative, on utilise pour exprimer la coordination négatif (voir p.70) le morphème "li", exemple : "u dag-s li zin li ra3qr = elle n'est ni belle ni intelligente".
Ce morphème "li" est à rapprocher de "lid", ainsi cela permet d'analyser "lid" comme un mot composé de "li" et du prédicat "d".
D'autre part on retrouve la particule "li" dans un autre mot composé "xali" qui est le synonyme de "ula". Ce morphème est aussi utilisé dans des énoncés négatives, exemple : "u yicci xali d aghrum = il n'a pas mangé ne serait ce que du pain". Il serait aussi intéressant de rapprocher "lid" et "li" d'une autre particule utilisé en Tamacaq "selid" : Cette particule "selid" serait composé de la préposition "s = avec" et du morphème "lid" qui est elle même composé de la particule de négation "li" et du prédicat "d". On retrouve cette combinaison dans la préposition "s bla = sans" (ex: s bla cekk = hormis toi, excepté toi ...) | |
| | | Tazouragt
Messages : 94 Date d'inscription : 14/11/2009
| Sujet: Re: La négation Sam 24 Juil - 6:31 | |
| Salam Aleikoum
Merci pour le travail que tu as analysé.
Il y a juste un petit point que je n'ai pas trop compris la négation "cca" vient-elle de l'arabe "cci" ???
Ex: Ma fi cci = Il y en a pas (arabe)
Ex: Wa din cca = Il y en a pas (thamazight)
Je me demande si les préfixes "wa" et "cca" ne viennent pas de l'arabe?
Merci | |
| | | Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Sam 24 Juil - 23:34 | |
| D'abord ce sont pas des préfixes.
Ensuite "wa" doit plutôt se prononcer "war" et c'est 100% amazigh et "ca" est étymologiquement indéterminé, certains auteurs pensent que c'est un emprunt à l'arabe et d'autres non. Lire le 2ème liens de mon premier message à la page 4 et 5. | |
| | | Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Ven 3 Sep - 4:56 | |
| - Admin a écrit:
- Admin a écrit:
- Admin a écrit:
- - A la page 62, à propos de la modalité négative "urid/ulid", je n'ai personnellement jamais entendu cette négation. Je sais que dans la littérature sur Tamazight n Arrif, ils en font mention mais en tous cas au Rif central ce mot n'est pas usité. Par contre, je sais que chez les Ait Iznassen ils l'utilisent alors peut être aussi les Iker3iyen.
Je ne connais qu'une sorte d'énoncés ou on utilise ce genre de modalité négative, mais elle fait partie de la modalité verbale. A la troisième personne au féminin du pluriel ou du singulier, on utilise la particule "dh" :
d dja = elle existe (y-dja = il existe) u(r)-d dji = elle n'existe plus
d cca = elle a mangé u(r)-d cci = elle n'a pas mangé
C'est peut être pour cette raison que "urid/ulid" n'existe pas dans le Rif centrale pour ne pas qu'il y est de confusion, car les consonnes "d" et "t" deviennent une spirante "dh" Contrairement à ce que j'avais affirmé, le morphème "urid" est bien connu chez les Ait Warayghel, mais il est prononcé un peu différemment, on dit "rid". Mais ce morphème "rid" est tombé en désuétude et on utilise couramment "udji" et "utci".
A l'origine ce mot se dit "lid" puisque au Rif le "L" devient "R", donc cela signifie que ce morphème n'est pas la forme négatif du prédicatif "d" (ur-d). Par conséquent, il est plus probable que cela soit issue de la combinaison de la particule de négation arabe "la" plus le prédicatif "d" qui aurait donné après changement de la voyelle "la-d >> li-d". Vraisemblablement cette particule est bien d'origine Amazigh, puisqu'on l'a retrouve utilisé dans des manuscrits du moyen age.
Dans ce livre "A. BOSSOUTROT, "Vocabulaire berbère ancien (Dialecte du djebel Nefoussa)", La Revue Tunisienne 1900, pp. 489-507". Il explique que le terme "lid" est l'équivalent de "laysa" en arabe, donc il a le sens de "n'est pas" comme en Tamazight du Rif. Encore une fois cela démontre que le parler du Rif est conservateur.
Par ailleurs on trouve dans ce même livre un autre terme pour exprimer la négation, c'est "min" il est l'équivalent de "non" en français et "la" en arabe. Pour en revenir au monème "min", ce dernier semble encore d'utilisation chez les Imucagh (touareg) et chez les Rifains. Le sens de cette particule négatif a légèrement évoluée à l'heure actuelle, puisqu'elle sert à désigner l'équivalent de la préposition et de la conjonction française "sans/sans que". Extrait du dictionnaire de Foucault : En Tamazight cette particule, à ma connaissance, sert seulement de conjonction (sans que). Par ailleurs elle a une syntaxe différente de celle du Tamacaq. Ainsi au Rif, elle est prononcé "amen". exemple : yugur amen u(r) d-as ttynni = il est parti sans qu'il lui dise isgha amen u(r) izri = il a acheté sans qu'il voie On constate grâce à ces exemples que "amen" est toujours suivi d'un verbe à la forme négatif. De plus en plus ce monème est concurrencée par la locution "s bla ad + verbe". | |
| | | Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Ven 15 Oct - 23:50 | |
| La particule négatif "udji = ce n'est pas" utilisaient par les Rifains et aussi employés chez les Ait Bu Zert (Ayt Bu Slama) une fraction des Ait Warayen, mais son emploie est syntaxiquement différent puisque les Ait Bu Zert l'utilisent dans des énoncés verbaux alors que les Rifains seulement dans des énoncés non verbaux. source: Encyclopédie Berbère n°32 On peut en déduire un certains nombres d'hypothèses. La première on peut envisager que cette particule a été empruntée par les Ayt Warayen aux Rifains dû fait de leur proximité géographique, l'autre hypothèse serait que "udji" est une forme primitif pan-amazigh qui aurait été conservée seulement (d'après nos connaissances actuelles) par les Rifains et les Ait Warayen (il me semble avoir lu dans un texte d'un parler amazigh de tunisie l'emploie de "udji", mais je ne retrouve plus ce passage). Cela implique que contrairement à ce que pensent certains amazighisants cette particule n'est pas la contraction de "ur lli / ur dji", par conséquent "udji" n'est pas un synthème mais un monème à part entière. Par ailleurs la particule "il" utilisée chez les Ait Warayen, serait aussi employée chez certaines tribus Rifaines. C'est en tout cas ce qu'affirme le père Sarrionandia dans son ouvrage (gramatica de la lengua rifena), à mon niveau je n'ai jamais entendu l'utilisation de cette particule. Malheureusement il ne précise pas quels sont les tribus qui l'utilisent. D'après le père Sarrionandia, cette particule, qui est prononcé "ir" ou "wir" dans ces parlers rifains (L > R), est utilisé à la forme impératif comme pour les Ait Bu Zert. Il donne deux exemples : ir din ttrah' = n'y va pas! ; ir qqar ammen = ne dis pas comme ça! D'autre part, cette particule "(w)il" est aussi employée dans les parlers amazighs de tunisie comme nous l'a montré la thèse de Z.Gabsi "An outline of the shilha of vernacular of Douiret - p. 136", cependant la syntaxe est différente. Dans ce parler "wil" peut être employé autrement qu'a la forme impératif, elle sert de particule de négation pour les énoncés verbaux. | |
| | | Tazouragt
Messages : 94 Date d'inscription : 14/11/2009
| Sujet: Re: La négation Ven 22 Oct - 13:01 | |
| Salam
Es-tu sur qu'il y ait une négation "cci" en arabe? Moi j'en connais que deux c'est "laa" et "ma" | |
| | | Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Dim 27 Fév - 10:41 | |
| - Admin a écrit:
- Admin a écrit:
- Admin a écrit:
- Admin a écrit:
- Admin a écrit:
- - A la page 62, à propos de la modalité négative "urid/ulid", je n'ai personnellement jamais entendu cette négation. Je sais que dans la littérature sur Tamazight n Arrif, ils en font mention mais en tous cas au Rif central ce mot n'est pas usité. Par contre, je sais que chez les Ait Iznassen ils l'utilisent alors peut être aussi les Iker3iyen.
Je ne connais qu'une sorte d'énoncés ou on utilise ce genre de modalité négative, mais elle fait partie de la modalité verbale. A la troisième personne au féminin du pluriel ou du singulier, on utilise la particule "dh" :
d dja = elle existe (y-dja = il existe) u(r)-d dji = elle n'existe plus
d cca = elle a mangé u(r)-d cci = elle n'a pas mangé
C'est peut être pour cette raison que "urid/ulid" n'existe pas dans le Rif centrale pour ne pas qu'il y est de confusion, car les consonnes "d" et "t" deviennent une spirante "dh" Contrairement à ce que j'avais affirmé, le morphème "urid" est bien connu chez les Ait Warayghel, mais il est prononcé un peu différemment, on dit "rid". Mais ce morphème "rid" est tombé en désuétude et on utilise couramment "udji" et "utci".
A l'origine ce mot se dit "lid" puisque au Rif le "L" devient "R", donc cela signifie que ce morphème n'est pas la forme négatif du prédicatif "d" (ur-d). Par conséquent, il est plus probable que cela soit issue de la combinaison de la particule de négation arabe "la" plus le prédicatif "d" qui aurait donné après changement de la voyelle "la-d >> li-d". Vraisemblablement cette particule est bien d'origine Amazigh, puisqu'on l'a retrouve utilisé dans des manuscrits du moyen age.
Dans ce livre "A. BOSSOUTROT, "Vocabulaire berbère ancien (Dialecte du djebel Nefoussa)", La Revue Tunisienne 1900, pp. 489-507". Il explique que le terme "lid" est l'équivalent de "laysa" en arabe, donc il a le sens de "n'est pas" comme en Tamazight du Rif. Encore une fois cela démontre que le parler du Rif est conservateur.
Par ailleurs on trouve dans ce même livre un autre terme pour exprimer la négation, c'est "min" il est l'équivalent de "non" en français et "la" en arabe. Toujours à propos de ce morphème négative, on utilise pour exprimer la coordination négatif (voir p.70) le morphème "li", exemple : "u dag-s li zin li ra3qr = elle n'est ni belle ni intelligente".
Ce morphème "li" est à rapprocher de "lid", ainsi cela permet d'analyser "lid" comme un mot composé de "li" et du prédicat "d".
D'autre part on retrouve la particule "li" dans un autre mot composé "xali" qui est le synonyme de "ula". Ce morphème est aussi utilisé dans des énoncés négatives, exemple : "u yicci xali d aghrum = il n'a pas mangé ne serait ce que du pain".
Il serait aussi intéressant de rapprocher "lid" et "li" d'une autre particule utilisé en Tamacaq "selid" :
Cette particule "selid" serait composé de la préposition "s = avec" et du morphème "lid" qui est elle même composé de la particule de négation "li" et du prédicat "d".
On retrouve cette combinaison dans la préposition "s bla = sans" (ex: s bla cekk = hormis toi, excepté toi ...) Il faut souligner aussi que la particule "lid" peut être utilisée dans des énoncés verbaux, mais le verbe ne sera pas conjugué avec un thème à la forme négative seulement avec un thème à la forme positive, exemple : - lid iga = il n'a pas fait De plus contrairement à ce que j'ai affirmé dans mon message précédent la particule "udji" peut être employée dans des énoncés verbaux comme chez les Ait Warayen. De même qu'avec la particule "lid" c'est seulement un thème à la forme affirmative qui peut être employé, mais l'exemple évoqué dans l'encyclopédie Berbère n'est pas réalisable avec "udji" tel quel, on ne peut utiliser que la particule "ur" si on souhaite conserver le sens de l'énoncé sinon on doit employer un pronom relatif, exemple : - ila udji din ig idja = ce n'est pas là(-bas) qu'il était > il n'était pas là(-bas) | |
| | | Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Ven 15 Avr - 12:56 | |
| Un autre morphème qui sert à former des énoncés négatifs c'est "uxriq" qui a le sens de "ne ... même pas", ex : uxriq icca = il n'a même pas mangé; uxriq ittett = il ne mange même pas.
Ce morphème peut être suivi de tous les thèmes verbaux (aoriste, accompli, inaccompli), sauf les thèmes négatifs.
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| | | Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Sam 16 Avr - 12:31 | |
| - Admin a écrit:
- Un autre morphème qui sert à former des énoncés négatifs c'est "uxriq" qui a le sens de "ne ... même pas", ex : uxriq icca = il n'a même pas mangé; uxriq ittett = il ne mange même pas.
Ce morphème peut être suivi de tous les thèmes verbaux (aoriste, accompli, inaccompli), sauf les thèmes négatifs.
Je me pose la question si "uxriq" n'a pas un lien avec l'expression "udjigh dd-ij = il n'y en pas qu'un seul" ?? | |
| | | Ma chérie
Messages : 44 Date d'inscription : 10/01/2012
| Sujet: Re: La négation Lun 16 Avr - 3:04 | |
| je n'ai jamais entendu cette forme négatif on l'utilise où dans le Rif? | |
| | | Admin Admin
Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 41
| Sujet: Re: La négation Lun 16 Avr - 16:53 | |
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| | | Ma chérie
Messages : 44 Date d'inscription : 10/01/2012
| Sujet: Re: La négation Jeu 3 Mai - 0:55 | |
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| | | | La négation | |
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