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Messages : 1406 Date d'inscription : 04/09/2009 Age : 42
| Sujet: Berbères ou Arabes ? Dim 18 Oct - 22:23 | |
| La question soulevée dans cet ouvrage, le statut des « études berbères », a déjà fait couler beaucoup d’encre et continue à interroger tous ceux qui se consacrent à l’étude des sociétés du Nord de l’Afrique. La distinction entre Berbères et Arabes est-elle une construction idéologique et politique héritée de la colonisation ou présente-t-elle une valeur heuristique ? Les textes rassemblés ici ont une finalité commune : explorer, selon l’expression que nous empruntons à l’introduction d’Hélène Claudot-Hawad, « les contraintes historiques de la structuration théorique » de ce savoir. Ils illustrent les conditions d’émergence des catégories induites par cette distinction entre Berbères et Arabes, les conséquences qui en découlent sur la définition des objets de recherche et, finalement, les déplacements critiques entraînés par le développement des travaux scientifiques.
L’appellation même « berbère » est étrangère aux populations concernées par l’usage de cette langue parlée (avec de notables différences dialectales) par une partie des populations du Nord de l’Afrique et du Sahara, à côté de l’arabe, majoritaire, qui s’est diffusé avec l’implantation de l’islam et les conquêtes musulmanes. De manière générale, le peuplement berbère ne nous est connu qu’à travers le prisme de cultures étrangères, des Puniques aux Vandales en passant par les Romains, qui ont apporté dans ces régions leur lot successif d’influences extérieures, techniques, sociales, intellectuelles, religieuses, etc. Ce creuset laisse peu de marge à la spécification de catégories discrètes. L’hypothèse de différences raciales, avec le contenu totalisant que revendiquait cette notion de race il y a un siècle encore, n’a pu, en particulier, fonder durablement, note Gilles Boetsch, la conceptualisation essentialiste de cette différence entre Berbères et Arabes.
suite : http://lhomme.revues.org/index21290.html | |
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