Une ONG marocaine a accusé mercredi l'imam d'une mosquée à Rabat d'avoir comparé au cours d'un prêche le "mouvement amazigh" (berbériste) au sionisme, et a appelé le ministre des Affaires islamiques à ouvrir une enquête, mais le gouvernement a démenti l'incident.
"Si M. Ahmed Taoufiq (ndlr: ministre des affaires islamiques) n'ouvre pas une enquête pour plus d'informations concernant les propos de cet imam, nous allons nous constituer partie civile", a déclaré mercredi à l'AFP Amina Bouayach, présidente de l'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH).
Ces déclarations ont été tenues selon l'ONG le 12 juillet lors d'un "cours" religieux tenu après la prière du soir dans une mosquée au quartier populaire de Yacoub El Mansour à Rabat.
"Nous condamnons les déclarations dangereuses de cet imam et les interprétations politiques et religieuses auxquelles elles risquent de donner lieu", selon un communiqué de l'OMDH.
"Les mosquées sont devenues des lieux propices aux propos dictés par le tempérament et les émotions personnelles", a indiqué le communiqué.
Le ministère marocain des Affaires islamiques a "démenti" cet incident.
"Les personnes présentes (à ce prêche), au nombre de 40 environ, ont formellement démenti, dans un témoignage écrit adressé au ministère (des AI) que l'orateur ait insulté la langue amazighe ou établi un lien quelconque entre cette langue et le sionisme", dans un communiqué publié mercredi.
De plus, a ajouté le ministère, la personne à laquelle ont été prêtés ces propos n'est pas un imam mais un prédicateur chargé par le conseil des oulémas (théologiens officiels) de Rabat".
L'imam, qui conduit la prière dans une mosquée, est considéré sur le plan administratif comme un fonctionnaire du ministère des affaires islamiques.
source : AFP