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 Dans le nord-ouest de la Libye, la guerre s’enlise

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MessageSujet: Dans le nord-ouest de la Libye, la guerre s’enlise   Dans le nord-ouest de la Libye, la guerre s’enlise EmptyMar 24 Mai - 0:26


Les localités de cette région du Nord-Ouest libyen, à majorité berbère, se sont soulevées contre Mouammar Kadhafi dès la mi-février. « Depuis quarante-deux ans, nous souffrons de ne pouvoir ni enseigner notre langue, ni l’utiliser dans les démarches officielles, s’indigne Said Ayoub. Kadhafi nous reconnaissait à peine comme des Libyens, sous prétexte que nous n’étions pas arabes. » Aujourd’hui, « nous saisissons notre chance de vivre libres », dit-il.


Postés sur les hauteurs du Djebel Nefoussa, au nord-ouest de la Libye, les insurgés scrutent la plaine qui s’étend en contrebas. Leurs télescopes passent tout juste dans les ouvertures taillées dans le mur de pierre d’un ancien abri de berger. Une boule de feu passe dans le cadre. Un missile Grad atteint la montagne Touil Dehiba, qui marque à l’ouest la frontière avec la Tunisie, dégageant une épaisse fumée grise.

Le tir vient du village de Ghazaya, que les insurgés aperçoivent à quelques kilomètres à peine, et dont les forces de Mouammar Kadhafi ont fait leur base.

Une deuxième, puis une troisième détonation se font entendre. Les suivantes se mélangent aux échos des premières. Comme chaque jour ou presque depuis plusieurs semaines, les forces de Mouammar Kadhafi attaquent à l’arme lourde les montagnes rocheuses de cette zone frontalière. Il s’agit d’ouvrir la voie à l’avancée des troupes, sur la route en lacets taillée dans la roche, qui mène vers le massif, et de reprendre le contrôle du poste frontière de Wazen-Dehiba, aux mains des insurgés depuis le 21 avril.
Par radio, les insurgés s’informent des déplacements ennemis

Un point stratégique qui leur permet de ravitailler les villes « libres » de la région, jusqu’à Zenten, à 145 kilomètres de Tripoli. Cet après-midi, des jeeps, parfois équipées de canons antiaériens, et plusieurs blindés légers sont aussi déployés dans la plaine contrôlée par les kadhafistes. Par radio, les insurgés avertissent les unités combattantes des déplacements des véhicules ennemis.

Dans leur poste d’observation, ils saisissent des kalachnikovs d’un autre âge, posées les unes à côté des autres, le viseur vers le haut. Mahmoud Jima passe la sienne en bandoulière. Le jeune homme affirme qu’il a 21 ans, mais il en paraît 15, avec son blouson trop grand et ses joues imberbes. Il y a deux mois, il n’avait « jamais touché une arme », dit-il.

Son quotidien était dans les salles de classe. L’un de ses camarades, qui refuse de donner son nom, a vite compris les dangers de la guerre. Il y a un mois, une balle a rasé ses cheveux sur plusieurs centimètres. « À un millimètre près, j’étais mort », dit-il en montrant sa cicatrice.

En cas d’avancée des forces kadhafistes vers les montagnes, certains iront renforcer les lignes de front. Nacer Belghacem, le chef du poste, cherche à savoir dans quelle direction l’ennemi semble avancer. Le déplacement de ses hommes dans le massif n’est pas sans risque. Certaines crêtes sont à découvert des kadhafistes, qui n’hésitent pas à tirer dès qu’une silhouette se dessine.
Les combattants manquent de formation mais connaissent le terrain

Il sait aussi que les shebabs (jeunes combattants) sont « pour la plupart inexpérimentés ». Lui-même n’est pas militaire de formation. Leur armement est bien sommaire, face à l’artillerie lourde du colonel Kadhafi. Outre les kalachnikovs et quelques fusils disparates, ils ne disposent que de canons antiaériens, « pris aux forces ennemies », dit Nacer Belghacem.

Tant bien que mal, depuis plusieurs semaines, les insurgés gardent pourtant le contrôle du poste-frontière, et de la route qui mène à Zenten. « Nos combattants viennent d’ici, explique un membre du conseil militaire de Nalout, créé après le soulèvement de la ville le 19 février. Ils connaissent la région et savent comment se déplacer dans ces montagnes. »

Ancien officier de l’armée régulière libyenne, il témoigne sous couvert d’anonymat, par peur des représailles contre sa famille, restée à Tripoli. « Nous surveillons les kadhafistes en permanence, nous savons comment ils bougent. En cas d’attaque, nous sommes bien placés et prêts à réagir, alors qu’ils ne connaissent pas toutes nos positions », explique-t-il.

Sur un autre poste, non loin de Nalout, les insurgés ont creusé une tranchée en haut de la montagne. Ils observent la fumée s’élever depuis une ferme, dans la plaine en contrebas. « Les kadhafistes détruisent tout ce qu’ils peuvent, dénonce Ali Shalbak, du comité de communication de Nalout. Kadhafi veut nettoyer la Libye. S’il ne peut pas rester au pouvoir, il veut que personne n’y vive. »
« Nous défendons notre liberté, eux se battent pour Kadhafi et son argent »

«  Nous avons capturé un colonel à Zenten, renchérit son collègue Said Ayoub. Il nous a dit que l’ordre de Kadhafi était de détruire la ville. » Aux jumelles, on aperçoit aussi des hommes armés autour du bétail, abandonné par les propriétaires partis dans l’urgence. « Ils tuent même les animaux, affirme Ali Shalbak, pour les manger, ou pour éviter que leur vente nous aide à nous financer. »

Plusieurs jeeps arrivent en renfort. Certaines sont munies de canons antiaériens, la seule arme des insurgés capable, depuis cette position, d’atteindre la plaine. « Nous ne tirerons qu’en cas d’attaque de l’ennemi, explique un combattant. Les munitions sont rares. » Sur un pick-up argenté camouflé de terre, une main a tracé les mots « Nalut free » (« Nalout libre »).

Un peu plus loin, sur un tapis déroulé sous un arbre, sont posés une radio, le nécessaire de cuisine, et des bombes artisanales, faites d’une simple bombonne de gaz surmontée d’une bougie. « Elles n’ont pas fonctionné, indique Youssef Khalifa. Du gaz s’en est échappé. »

L’homme s’est mobilisé il y a deux mois et demi. Pour lui, « c’est impossible que les troupes kadhafistes grimpent sur ces montagnes ». « Ils n’ont pas notre courage, dit-il. Nous défendons notre région, notre liberté, eux se battent pour Kadhafi et son argent. »
« Qu’est-ce qu’ils attendent pour nous aider ? »

Les localités de cette région du Nord-Ouest libyen, à majorité berbère, se sont soulevées contre Mouammar Kadhafi dès la mi-février. « Depuis quarante-deux ans, nous souffrons de ne pouvoir ni enseigner notre langue, ni l’utiliser dans les démarches officielles, s’indigne Said Ayoub. Kadhafi nous reconnaissait à peine comme des Libyens, sous prétexte que nous n’étions pas arabes. » Aujourd’hui, « nous saisissons notre chance de vivre libres », dit-il.

Quelques jours plus tôt, les chebabs du Djebel Nefoussa ont perdu plusieurs hommes. Des snipers auraient pris position à l’aube, alors que la brume gênait la surveillance des insurgés. Les kadhafistes ont été repoussés après une journée d’intenses combats. Depuis, les rebelles réclament avec une insistance nouvelle l’intervention de l’Otan.

« On a entendu parler de cette organisation, dit Said Ayoub, derrière un sourire ironique. Mais jusqu’à aujourd’hui, on ne l’a pas vue à l’action ». « Les avions de l’Otan patrouillent ici chaque jour, mais ils ne bombardent pas, constate Ali Shalbak. Souvent, les voitures des troupes de Kadhafi sont à découvert dans la plaine. Qu’est-ce qu’ils attendent pour nous aider ? »

Source : la-croix.com
CAMILLE LE TALLEC, en Libye
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